by Haruka :: 2013/10/09 :: 13 min read
#debian #arch linux

Pourquoi je passe de Debian à ArchLinux (MAJ)


MAJ 09/10/2013 : Vu le débat que j’ai lancé (involontairement), j’ai ajouté, à la fin de l’article, quelques réponses aux commentaires que j’ai reçu.


Mais au fait, pourquoi Debian ?

Il y a plusieurs raisons au  succès de Debian. La première c’est la facilité d’utilisation qu’elle offre. Le gestionnaire de paquet est complet et simple à utiliser. Une fois installé, il n’y a presque que rien à faire pour que les services fonctionnent. Et de toute façon, la configuration est toute aussi simple. Les fichiers sont bien souvent très commentés.

La raison la plus souvent citée : la stabilité. Effectivement, une installation de Debian c’est stable ! Pas de mauvaise surprise en cas de mise à jour de paquets. En terme de sécurité on est tranquille, les paquets étant proposés dans des versions fiables, stables et épprouvés.

Troisième raison du succès de Debian, sont esprit fondamentalement libre. Aucune entreprise n’est derrière cette distribution, mais seulement une énorme communauté de bénévoles. Chaque décision est faite au sein de cette communauté, chacun peut y participer à son niveau. Aucun logiciel propriétaire n’est présent dans Debian ni dans ses dépôts officiels.

Dernière raison : l’abondance de documentation en tout genre que l’on trouve sur Internet. La distribution étant très utilisée, beaucoup de sites et de blogs sur le web lui sont dédiés. On y trouve des tutoriaux pour presque toutes les utilisations. Idéal quand on souhaite apprendre.

Ces raisons font de Debian une des distributions les plus utilisées sur les serveurs. Ses concurrents directs, sont RedHat et Cent’Os (basé sur RedHat, elle est très utilisée en tant que serveur web). RedHat, selon moi, voit son succès grâce au support technique, que propose l’entreprise du même nom à ses clients. RedHat est libre mais pas gratuite, il faut se diriger vers Cent’Os pour avoir l’équivalent d’une “RedHat gratuite”.


Et ArchLinux dans tout ça ?

C’est une distribution que j’ai découvert il y 3 ans à peine. Elle ma séduite pour 3 raisons (si on met de côté, l’aspect libre et communautaire, qu’on retrouve sur toutes les distributions qui ne sont pas gérées par des entreprises telles que RedHat ou Canonical).

Tout d’abord, ArchLinux à l’installation n’inclue que le strict minimum nécessaire à un système Linux. A savoir, le noyau, les outils de base (mkdir, ls, rm, etc), la gestion des utilisateurs, la gestion des services et un gestionnaire de paquet. C’est tout. Vous ne trouverez pas de client DHCP, de client SSH, ni même d’éditeur de texte et encore moins un environnement de bureau. Bien sûr, tout ceci peut-être installé par la suite.

La deuxième raison, c’est le fonctionnement en rolling release. Vous ne trouverez pas de version d’ArchLinux, puisqu’il n’y en a pas. Il s’agit d’une distribution qui évolue au fur et à mesure des nouvelles versions des paquets. Le concept et encore plus poussé que dans Debian Sid, puisque que chaque nouvelle version d’un paquet est immédiatement disponible pour ArchLinux. Par exemple, à chaque nouvelle version du noyau Linux, 1 ou 2 jours après, elle est disponible pour ArchLinux en faisant une simple mise à jour du système.

Et c’est d’ailleurs l’une des grandes force d’ArchLinux : son gestionnaire de paquets. Couplé avec le dépôt AUR et l’outil yaourt, on y trouve à peu prêt tout et la recherche y est simple et rapide. C’est pour moi le meilleur gestionnaire de paquet que j’ai pu essayer.


Bye Debian, hello ArchLinux

Bon, vous commencez à comprendre pourquoi je passe de Debian à ArchLinux sur mes serveurs.

Debian est très utilisées sur les serveurs et je considère que c’est normal pour les entreprises qui ont un besoin de stabilité très important. Mais, pour les autres comme moi, qui ont simplement besoin d’héberger un blog, un VPN ou un cloud privé, pourquoi se priver d’une distribution comme ArchLinux ?

En effet, ArchLinux c’est l’assurance d’avoir un système au maximum de ses performances, grâce au rolling release et aux dernières versions de tous les outils dès qu’elles sont disponibles. Mais c’est aussi l’assurance d’un système dont on a un contrôle complet, grâce à sa légèreté. On sait exactement ce qui est installé et ce qui tourne.

Ce qu’on reproche à ArchLinux et au rolling release en général, c’est le manque de stabilité. Debian Sid peut souffrir de problèmes de stabilité alors même qu’il ne s’agit pas totalement d’une distribution en rolling release. Mais je pense que dans ce cas, c’est normal, puisque Debian n’a pas été pensée et n’est pas gérée pour fonctionner de cette manière. Contrairement à ArchLinux. L’inconvénient de ce mode de gestion, c’est que la distribution est amenée à avoir des évolutions de certains éléments structurels, tel que la gestion des services avec le passage de SysVinit à Systemd. Mais dans ce cas, le site ArchLinux.fr, annonce ces changements et indique étape par étape quelles sont les commandes à lancer pour ces mises à jour structurelles. En générale ce sont 2 ou 3 commandes simples et bien expliquées.

Alors certes, le danger du rolling release, c’est d’installer une version de paquet, qui venant de sortir, peu souffrir de failles de sécurité, qui ne seront découvertes que plus tard. Mais d’une part, Debian qui ne propose, par soucis de stabilité que des versions qui peuvent avoir plusieurs années de retard, n’est pas exempte de mises à jour de sécurité, il y en a toutes les semaines. D’autre part, vous limitez les failles de sécurité en installant uniquement ce que vous avez choisi d’installer (si vous n’utilisez pas SMB, votre machine ne risque pas de souffrir d’une faille de sécurité sur ce protocole). Et enfin, les mises à jour sont disponibles tellement vite, que les correctifs sont presques installables dès qu’ils sont publiés sur le net.

En revanche, ce qu’on  reproche à ArchLinux, c’est qu’il faut avoir un niveau de connaissance suffisant pour l’utiliser. Oui c’est vrai, ArchLinux n’est pas a mettre entre n’importe quelles mains, il faut un minimum de bases sur Linux. Mais, il existe un wiki officiel en français et un autre en anglais. On y trouve beaucoup d’éléments très utiles. Les deux wikis sont complémentaires et à utiliser ensembles, car ils n’ont pas toujours, d’un cote comme de le l’autre, le même niveau d’informations.

C’est pourquoi, je conseille aux débutants qui veulent se lancer dans l’admin Linux, de se diriger vers Debian ou Ubuntu Server, mais pour tout les autres ArchLinux et pour moi la meilleure distribution serveur (pour un desktop je reste sous Ubuntu).


MAJ 09/10/2013

Bonjour à tous ! D’abord merci d’avoir pris le temps de me lire et de me répondre. Merci pour vos conseils et vos commentaires très intéressants. Ça se fait rare sur Internet. Pour être franc je n’avais pas du tout imaginé que mon article lancerait un débat. J’ai lu tous vos commentaires avec attention et j’espère éclaircir un peu plus ma vision avec ces quelques lignes.

Tout d’abord, je précise que j’utilise ArchLinux depuis 3 ans, d’abord en desktop avec openbox (j’ai même rédigé un article à ce sujet) et Gnome Shell, ensuite en mini serveur au travers de mes Raspberry Pi et quelques VM. Donc non, je n’ai pas rédigé cet article “sous l’euphorie d’une première installation”. Je ne prétend pas avoir autant d’expériences que ceux qui m’ont répondu en commentaire. D’autant plus que je travaille dans l’informatique, mais pas en tant qu’admin système.

C’est pourquoi, je ne donne pas d’exemple de situation professionnelle pouvant appuyer mes arguments. Mais de toute façon ce n’est pas l’objet de mon propo. En effet, j’indique dans l’article que “Debian est très utilisées sur les serveurs et [que] je considère que c’est normal pour les entreprises qui ont un besoin de stabilité très important”. Donc oui, bien sûr, je suis d’accord avec vous. En entreprise les contraintes sont trop fortes pour utiliser ArchLinux. En revanche, et c’est bien le contexte de cet article, mes propres contraintes ne nécessites pas l’utilisation de Debian. Pour un simple serveur Web avec NGINX et PHP, pourquoi devrait me priver d’ArchLinux, qui va m’offrir plus de performance grâce à un système plus avancé technologiquement, qu’une Debian ?

Parce que les paquets sont pas assez matures ou que le système peut être difficile à maintenir ? Parce qu’il y a un risque trop grand d’instabilité avec ArchLinux ?

Bien sûr que maintenir à jour ArchLinux, ça peut s’avérer complexe en cas de grosse mise à jour. Oui, je le dit aussi dans l’article, Debian est plus facile à utiliser. Mais lorsqu’on choisi Debian pour son efficacité, on accepte d’avoir des paquets plus anciens. Et bien moi j’accepte d’avoir un système plus difficile à maintenir, car j’ai fait le choix du rolling release et de ses avantages.

Je répond rapidement pour le desktop et mon choix d’Ubuntu au lieu d’ArchLinux. Au cours de mes études à l’université, j’ai essayer plusieurs distributions “Desktop”, sur mon PC portable avec lequel je prenait les cours, J’avais donc besoin de quelque chose qui fonctionne simplement avec le moins d’installation et de configuration à faire. J’ai essayé Kubuntu, Xubuntu, Ubuntu, Fedora, ArchLinux, et je suis revenu à Ubuntu. ArchLinux en desktop, c’est génial. Très long à installer et à configurer, mais je m’en suis sorti uniquement à l’aide des wikis officiels, dont je parle dans l’article. ArchLinux étant presque vide, il faut tout installer et configurer sois même mais une fois terminé, c’est un plaisir à utiliser. J’ai même réussi à faire fonctionner Bumblebee d’une meilleur manière sous ArchLInux que sous Ubuntu. Mais pourtant je suis retourné sous Ubuntu et ce pour trois raisons, très simples. La première, c’est Unity. Je sais que cet environnement n’a pas été très bien accepté par la communauté, mais pour moi c’est actuellement le meilleur environnement de bureau que j’ai pu essayer (et pourtant je les ai presque tous fait). Le portage d’Unity sous ArchLinux n’est pas terminé, et pour le moment il n’est pas très convainquant. Deuxième raison : lorsqu’on a terminé d’installer Ubuntu, tout fonctionne directement sans qu’on ai rien à faire. C’est pour moi un élément indispensable pour une distribution en desktop. Troisième raison, Ubuntu est en train de connaître un succès de plus en plus important depuis le lancement de Steam. C’est aujourd’hui la distribution Linux sur laquelle se concentre des entreprises comme Valve ou Nvidia. Et si on veux bénéficier de ces travaux et c’est mon cas, le mieux c’est encore de passer directement sous Ubuntu.

J’espère avoir apporté quelques réponses. Mon but n’est pas de dire qu’ArchLinux est meilleur que Debian, ni de vous convaincre de migrer vers ArchLinux. Je parle simplement de mon cas et de mes expériences.